Prévenir les risques liés à l’amiante en agriculture

Mis à jour le 06/03/2024

Les Conseillers en Prévention des Risques Professionnels des MSA de Maine-et-Loire, Loire-Atlantique - Vendée et Mayenne-Orne-Sarthe conduisent depuis plusieurs années une action régionale, en partenariat avec les acteurs des Pays de la Loire, sur les risques liés à l'amiante en exploitation agricole. Le risque pour la santé étant présent dès la première exposition, cette action a pour objectif de faire prendre conscience aux professionnels des effets de l'amiante, souvent minimisés car leurs interventions sur ce matériau sont occasionnelles.

L’amiante est dangereux pour la santé et ce risque est sous-estimé en agriculture

 

Classé cancérigène, l’amiante peut être présent dans les matériaux isolants des bâtiments construits avant 1997, année de son interdiction. Cette fibre microscopique, 50 à 300 fois plus fine qu’un cheveu, pénètre dans l’organisme par les voies respiratoires. Trois principales maladies sont reliées à l’amiante : l’asbestose (atteinte fibreuse du poumon), le mésothéliome (cancer de la plèvre) et le cancer du poumon et depuis 2023, de nouveaux cancers touchant les ovaires et le larynx. Ces maladies peuvent apparaitre plusieurs dizaines d’années après l’exposition.

En agriculture, le risque amiante est largement sous-estimé. Dans le régime de santé général, il représente la seconde cause de maladies professionnelles, derrière les troubles musculosquelettiques. Dans le régime agricole, 153 reconnaissances de maladie professionnelles au niveau national ont été dénombrées en 20 ans. Le lien entre l’amiante et la maladie n’est pas forcément fait, d’autant plus qu’il existe d’autres sources d’exposition susceptibles de causer des problèmes responsables (poussières en élevage, produits de traitement).

Les agriculteurs ne se sentent pas concernés car pour eux ce sont des interventions ponctuelles pourtant toutes les filières agricoles sont impactées. Percer une plaque de fibrociment pour y passer un câble électrique, remplacer une tôle abîmée en toiture. Ces interventions, relativement courantes sur des anciens bâtiments, peuvent potentiellement mettre en danger la santé de l’opérateur, dès lors qu’il intervient non protégé et non formé sur des matériaux amiantés. « Il suffit d’une seule fibre inhalée », insiste Carole Delaquèze, Conseillère en Prévention des Risques Professionnels de la MSA de Maine-et-Loire. « Le risque amiante apparait dès la première exposition car l’organisme n’est pas capable de l’éliminer. » Un risque dont le monde agricole n’a pas toujours conscience, en particulier pour ces « petites » interventions de maintenance.


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